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La Cavalière de la forêt du Lou

par Romaric AUBERTIN

publié dans romaric aubertin , Nouvelle

La Cavalière de la forêt du Lou

Une petite nouvelle fantastique vous entraînant dans un voyage onirique. Vous laisserez-vous apaiser par cette histoire, ou bien possédez-vous un coeur de pierre ?

 

La Cavalière de la forêt du Lou

Cela se produisit un soir de pleine lune. Hardis, je chevauchais à travers la forêt du Lou avec Pégus, mon bel étalon noir. Nous galopions sur le chemin de la forêt, franchissant les arbres qui étaient tombés la veille sur la route suite à la tempête qu’il y avait eue. Je voulais constater de visu l’étendue des dégâts, et avais en même temps besoin de me détendre l’esprit avec une balade à cheval. Ces derniers temps, je travaillais énormément au club d’équitation pour entraîner nos jeunes équipes qui allaient participer à divers tournois régionaux ou nationaux, et même, pour quelques-uns, internationaux. Nous sommes parmi les écuries françaises les plus prestigieuses, aussi, l’enjeu est de taille ! Mais, un bon entraîneur ne peut l’être que s’il est reposé, voilà pourquoi j’avais ce soir-là besoin de me vider la tête avec mon vaillant Pégus. Cependant, mon Pégus, après une bonne heure de promenade, se cabra, me balança à terre, et s’enfuit. Je me frottais la cuisse gauche sur laquelle j’étais tombée, toute endolorie : elle était tombée sur une belle pierre du chemin. Je me relevais péniblement, et constater que me voilà donc seul en pleine forêt, blessé, loin du haras… N’étant pas rassuré à cause du nom de cette forêt, je m’étais résolu à trouver un endroit où m’abriter. En marchant, ou plutôt, me traînant, je finis par arriver en lisière d’une clairière. Je me cachais dans des fourrées de manière à épier sans être vu, et remarquais tout à coup une personne à cheval au milieu de cette clairière. Avant de crier à l’aide, je désirais distinguer qui était cet inconnu, on n’est jamais trop prudent ! Je n’allais pas tarder à le découvrir, car cet inconnu se rapprochait de moi. Lorsqu’il fût arrivé assez près pour que je puisse le découvrir, je constatais qu’il s’agissait en fait d’une inconnue paraissant avoir une vingtaine d’année, rousse, aux longs cheveux bouclés. Elle chevauchait sans selle, avec pour seuls habits ceux qui vous sont donnés à la naissance, ce qui me permet de vous dire qu’elle avait une peau très blanche, une forte poitrine, une taille de guêpe, et qu’elle semblait avoir un bon mètre soixante-dix. Je pensais alors : « En voilà une qui fait de l’équitation naturiste ! On aura tout vu !!! », et contemplais le spectacle qui s’offrait à mes yeux d’un œil coquin, mais également admirateur face à ses prouesses ! En effet, la belle inconnue exécutait diverses difficiles figures de dressage sans le moindre effort, tout était fluide, tout s’enchaînait rapidement et d’une belle manière. J’étais complétement absorbé par son show, et en finissais même par ne plus remarquer qu’elle était nue. J’étais captivé par sa grande expérience de cavalière, mais qui était donc cette splendide inconnue qui mériterait cent fois de faire partie de nos équipes de compétition ? Subjugué, je sortis de mes buissons afin de lui faire part de mes félicitations, mais voilà que je l’effrayais. Au moment où elle me remarqua, elle émit un cri de surprise et dirigea sa monture au milieu de la clairière. Lorsqu’elle l’atteignit, sa monture se cabra. Elle réalisa une figure digne d’un western en me souhaitant adieu de la main, puis disparue. Je restais, la bouche grand ’ouverte, le cœur emballé, complètement excité mais paralysé, jusqu’à ce qu’un hennissement terrifiant me parvint aux oreilles. Je tremblais de tout mon corps, je ne savais d’où il provenait, puis, je sentis quelque chose qui me poussait dans le dos. Je me retournais, et trouvais là mon beau Pégus qui semblait s’inquiéter pour moi. Je le caressais, puis montais et retournais aux écuries.

Quelques jours plus tard, je découvris que cette inconnue n’était autre qu’une de nos anciennes grandes championnes d’équitation, qui était morte à cheval lors d’une ballade : sa monture s’était cabrée, la propulsant tête la première contre un rocher. Comme elle ne portait pas de casque ce jour-là, elle mourut sur le coup. Me fera-t-elle le plaisir de m’enseigner son savoir la prochaine fois que je me pointerai dans cette clairière, un jour de pleine lune ? On a bien le droit de rêver !


 

"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

 

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