Oméga-stase
Quatre heures du matin, toute l’équipe est au grand complet, nous sommes une petite escadrille d’hélicoptères qui vole en rase-motte afin de ne pas attirer l’attention. Nous sommes en plein territoire ennemi, nous n’avons pas le droit à l’erreur : le sort de l’humanité dépend de la réussite de notre mission. Nous sommes équipés, parés à toute épreuve, capables d’éradiquer toute force hostile que nous trouverons. Nous sommes l’élite de l’élite, la crème des crèmes des commandos, et c’est pour cette raison que nous nous ramassons cette délicate opération d’infiltration. Notre cible ? Un laboratoire de recherches, nous n’avons pas plus d’informations à ce sujet, on n’a pas osé trop nous en dire, tout ce qu’il fallait savoir, c’est qu’on arrive, on tire sur tout ce qui bouge, on pique les documents et on se taille !
Simpliste me diriez-vous, je ne suis cependant pas du même avis, un engagement est toujours une grosse prise de risques, la mort nous frôle en permanence, tel est notre quotidien.
A l’intérieur du transport, les hommes sont nerveux, le plus grand calme s’est installé, chacun vérifie une dernière fois son matériel. Dès que nous serons sur place, c’est moi qui donnerait l’ordre de descente et me chargerai de contrôler, pour la dernière fois, le bon état de l’équipement. Mon second se ronge les ongles, il est plus tracassé que d’habitude, c’est bien la première fois que je le vois dans un tel état. L’attente est horrible ! Chaque homme, chaque soldat qui attend impatiemment le moment de l’assaut a les nerfs à fleur de peau, cela leur permet ensuite de donner le meilleur d’eux-mêmes lorsqu’ils en auront besoin. Après tout, quoi de mieux qu’un peu de pression pour motiver les troupes ? Les pilotes discutent à mi-voix pour ne pas troubler la quiétude de l’équipage.
Notre détachement de huit appareils se rapproche de la zone de conflit, on prépare notre descente, les deux hélicoptères de combat nous escortant survole la zone afin de repérer d’éventuelles défenses anti-aériennes. Nos appareils se placent juste au-dessus de l’enceinte du complexe, nous sommes tendus car nous attendons l’ordre mettre pied à terre. Ca y est ! Le feu vert est donné ! J’ordonne à mes subordonnés d’atteindre le sol, nous devons faire vite, on sait jamais ce qui peut nous arriver ! Tout semble étrangement calme, je sais qu’on ne doit pas se fier aux apparences, c’est pour ça que j’en suis d’autant plus nerveux ! On se met à couvert dès que nous pouvons.
Toutes les équipes sont à terre, nous sommes soixante-douze. Notre meneur surveille notre avancée en restant à l’arrière et nous indique quelles positions atteindre, nous opérons dans le plus grand silence sans faire de bruit. Il n’est pas normal qu’il n’y ait pas de gardes ni de système de détection en activité, à moins que la surprise qu’on nous réserve soit de taille ? Le complexe se situe au pied d’une falaise, il n’est pas normal qu’il ne soit pas gardé, sans compté que les images satellites présentaient un bon nombre de sentinelles ! Nous atteignons l’entrée principale, tout à coup, l’une des petites portes pour le personnel s’ouvre. La réaction de nos forces ne se fait pas attendre, les ennemis se font tailler en pièces, seuls d’eux d’entre eux survécurent. On ramasse leur blessé, on interroge le survivant. Comme nous avons un traducteur qui parle le roumain, on tente d’en avoir un peu plus, mais ce mercenaire à la noix refuse de nous communiquer quoi que ce soit de valable, il s’entête à répéter trente-six fois les mêmes choses : « J’ai perdu mes collègues, tous mes collègues, tous ! Ces abominations les ont laminés… laminés… Laminés !!! ». Voyant qu’on n’en tirerait rien, on le fait prisonnier.
Pour ma part, je suis attiré par les taches de sang sur ses vêtements, plutôt anormal, à croire qu’un incident a eu lieu ? Notre chef nous demande de nous introduire à l’intérieur du bâtiment, nous rentrons.
Les premiers couloirs étaient normalement éclairés, ce n’est qu’en s’enfonçant dans les sous-sols qu’on traverse des pièces dont les alarmes retentissent et dont les lumières rouges clignotent. On a envoyé une équipe à la salle de contrôle, située dans les étages supérieurs, afin de stopper ce son strident qui nous vrille les oreilles. Nous ne croisons personne, pas même un macchabée, tout semble aller pour le mieux, tout du moins, c’est l’apparence que nous en avons. Je déambule avec mon second et deux hommes dans ce qui semble être la salle de surveillance d’une vaste cellule. Les volets sont fermés, impossible de les ouvrir depuis le console se situant juste en-dessous de la baie vitrée. Je demande à l’équipe de la salle de contrôle de résoudre ce problème, mais ils ne peuvent s’exécuter immédiatement, ayant besoin d’un peu de temps pour comprendre le fonctionnement de la sécurité du complexe. Je me sers donc des caméras de la salle pour apercevoir ce qui s’y trouve, mais seule l’une d’entre-elle marche encore, et à l’intérieur, il y fait noir comme dans un four ! Déçu, je compulse le rapport présent sous mes yeux, comme il est rédigé en anglais, il est facile à lire pour moi.
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*Projet Légion
*Code : P-L100
*Scientifique : Docteur Erwan Jonefolk
*Créature : Dégiommaire ( composé avec les mots démon et légionnaire )
*Taille : de 1 mètre 50 à 2 mètres
*Poids : de 40 à 80 kilos
*Mode de vie : Carnassier, il se nourrira de la chair de ses adversaires. Il a aussi besoin de nourriture spirituelle, sans quoi il ne peut subsister, il lui faut donc des êtres vivants afin d’absorber leur âme. Les religieux peuvent être considérés comme des friandises pour cette création, n’en donner au sujet que s’il a été fort sage ou semble en manque de force.
Il n’a pas besoin de boire, c’est un avantage dans les zones sèches, désertiques.
-La maturité sexuelle du Dégiommaire peu de temps après que l’accouchement soit terminé, à peine né que déjà adulte. Les Dégiommaires sont hermaphrodites, ils n’ont donc pas de détermination sexuelle, deux Dégiommaires pourront donc s’accoupler sans souci. Un Dégiommaire est capable de mettre au monde un à quatre individus, cela semble fou, on se demande comme est-ce possible, mais le Dégiommaire, à sa naissance, est aussi petit qu’un bébé, mais il grandit d’un coup en dévorant son parent qui lui a donné la vie.
-Le Dégiommaire vit en groupe, et ne s’attaquera jamais à ses pairs s’il est en manque de nourriture. Blessé, il est capable de régénérer ses tissus avec le temps, à condition qu’il soit capable de subvenir à ses besoins nutrionnels.
*Notes : Le sujet étant difficile à nourrir, en posséder de trop nombreux exemplaires semble impossible. En revanche, il ne faut pas le jeter à la poubelle, il pourrait devenir fort utile à l’avenir. Le couple de Dégiommaire doit être séparé afin d’éviter la prolifération de ces êtres abjects aux formes humanoïdes. De dos, vous les prendriez pour des femmes à cause de leurs longs cheveux, de face, vous seriez effrayé par leur absence de nez, leur bouche grouillant de fines dents acérées, leurs larges oreilles poisseuses, leur quatre yeux rouges capables de voir dans le noir qui vous fixent cruellement.
Il faut prendre beaucoup de précautions lorsque vous devez vous occupez du Dégiommaire, car c’est un sujet très rapide issu d’un croisement entre un gène humain, un gène de lapin ( pour sa capacité à se reproduire ), ainsi qu’une possession démoniaque. Le Dégiommaire est l’avènement entre science, hybridation et spiritualité. Le Dégiommaire est une arme de choix, capable de ravager une ville entière en un rien de temps, cependant, en vertu de sa phénoménale puissance et de sa possibilité de survie d’un mois sans source de nourriture, sans compter de la difficulté liée à son éradication ( il faut gravement lui atteindre le foie ), son utilisation en revint à la force de frappe nucléaire : elle nécessite du tact.
*A l’attention du personnel : Entrez toujours à trois dans sa cellule, vous devez en permanence le tenir en joue et ne jamais lui tourner le dos ! Forcez-le à se tenir dans le coin le plus éloigné de l’entrée, sans quoi il risquerait de s’échapper.
Il faut également prendre en compte que le Dégiommaire s’enferme dans un cocon pour se reposer, mais attention, il en reste dangereux pour autant !
Pour lui faire passer la nourriture, utilisez le guichet à cet effet.
*Notes : Respectez scrupuleusement ces consignes ! L’un d’entre vous a joué au malin la dernière fois, ça lui a coûté la vie, mais j’ai horreur qu’on donne des gâteries à mes spécimens sans ma permission ! Je fais attention à sa ligne, votre feu collègue étant gras, je n’ai guère apprécié qu’il ait transgressé mes ordres. Gare à vous si ça recommençait, où vous subirez pire châtiment que d’être dévoré par le Dégiommaire !
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Quel genre de scientifique pouvait bien travailler ici ? Quelle cruauté, quelle ignominie ! Etant resté à l’écart, je m’aperçois tout à coup avec horreur que mon supérieur est entré dans la salle contenant cette chose. Je leur hurle de revenir, ils me répondent qu’il n’y a aucun danger, ils entourent le cocon qui se fend, je tire en l’air. Ils sursautent, m’insultent, mais voilà que l’un des nôtres est attrapé par le bras de cette chose et se fait dévorer sur place. Je vide mon chargeur dans le foie de cette abomination, mais il est déjà trop tard pour notre camarade. Je m’approche de notre meneur.
« Qu’est-ce donc ?
-Un Dégiommaire, une sorte d’arme bio-organique très puissante capable de se reproduire à vitesse grand V ! J’espère avoir abattu ce truc comme c’était décrit dans le rapport que j’ai trouvé, mais je ne pense pas qu’il faille traîner dans le coin, ça me semble malsain.
-Et derrière cette autre porte, qu’y a-t-il ?
-Un autre Dégiommaire, c’était un couple. Ce serait trop long à vous expliquer, vous devriez lire par vous-même.
-Putain de merde ! On n’est pas au bout de nos surprises, ce n’est que le début.
-Vous savez, pour ma part, je redoute le pire.
-Et pourquoi y’a personne dans le coin ? On dirait que tout a été abandonné !
-Mystère, le découvrirons-nous ? Ou plutôt, serons-nous vivants pour le faire savoir ? »
Notre supérieur quitte la salle sans me répondre, m’arrachant des mains le précieux document. Nous quittons la cellule, non sans prendre la précaution d’incendier les deux cadavres, puis nous verrouillons la pièce. Je sors avec mon second afin de mettre la main sur d’autres résumés de recherches ; j’en suis effrayé par avance.
"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."
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Jeune écrivain varois de 19 ans en Terminale ST2S. Je prépare mon entrée en IFSI. Je suis passionné...
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Le Carrousel d'Histoires de Puck & Romaric - Coin Lecture, Ecrivains
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