La triste fin d'un attardé

Une nouvelle à caractère réaliste et au dénouement laissant libre cours à votre imagination. Un genre différent de toutes les autres ! Une réflexion sur le handicap mental qui démontre la difficulté des familles à l'accepter et y supporter. Beaucoup seraient tentés à faire comme les parents de Paul, c'est pourquoi il faudrait vraiment aider et épauler les familles ayant des handicapés mentaux, car le handicap mental est très dur à vivre, et même plus pour les proches que pour le patient lui-même !

La triste fin d’un attardé

« Paul ! Tu es sale, tu n’es qu’un porc ! Et non seulement tu es un cochon, mais en plus de ça tu es un idiot ! Range ça tout de suite, il y’en a ras le bol ! Tu sens la fesse, tu te laves rarement, tu fous de ton truc partout, mais que va-t-on faire de toi, hein ? Tu peux me le dire ? Et cesse de me regarder avec ton air con et ta vue basse ! Tu crois que tu vivrais sans nous ? Oh, non, pour sûr ! C’est nous qui t’entretenons, sac à merde ! Toi, tu restes vautré devant la télé à vider ton robinet devant des images obscènes comme un gros obsédé ! Tu fais pitié, Paul ! Quand ta mère et moi t’avons conçu, ce n’était pas dans le but d’avoir une loque qui ne se remue pas le cul et qui reste sur nos bras à regarder le temps passer ! Tu nous fais peine, on n’aurait jamais pensé qu’il en serait ainsi ! Et cesse de rire, car il n’y a rien de drôle ! Et tu vas me faire le plaisir de te rebraguetter, tu te crois malin à t’astiquer toute la journée ? T’as rien de mieux à faire, non ? Tu pourrais avoir un emploi à la hauteur de tes possibilités, mais bien évidemment, tu es comme beaucoup dans ton cas : tu refuses et tu es porté à fond sur le sexe ! Il n’y a que ça qui vous anime ? Pitoyable ! Que feras-tu quand nous serons morts ? Hein ? T’y as songé, gros sac ? Ben non, car tu crois qu’une de ces putains de meufs que tu mattes va te prendre à charge car t’as des besoins comme un chien ! Oui, voilà ce que tu es, un animal ! Mais tu n’es même pas digne du chien, tu es digne du porc, du gros cochon rose qui se roule dans la fange et dégueulasse tout ce qu’il touche ! Car voici ce que tu nous fais ! On est obligé de prendre des gants pour nous servir de la télécommande de la télé, on est obligé de mettre des masques certains jours pour réussir à respirer, on ne peut accéder à ta chambre qui pue tel un terrier ! On ne peut même pas fréquenter les mêmes cabinets, car après ton passage tout se met à schlinguer ! Aujourd’hui, je te jure qu’on va te virer à coups de pied au cul si tu ne te remues pas ton gros popotin ! File à la douche et plus vite que ça ! Tu vas la laver ta graisse ! Tu as dévoré tout ce qu’il y avait dans le réfrigérateur, je te jure que désormais, tu vas te la payer ta putain de nourriture !
-Agagagu ? Papa regarde mon zizi ! Lui aimer filles jolies ! Moi pas comprendre pourquoi toi énervé ? Moi aimer sentir mauvais, toi sentir trop bon ! Moi pas vouloir travailler, moi aimer rester toute la journée devant télé ! Moi rien faire d’autre ! Belle vie que c’est ! Toi mourir ? Mais non car papa, maman, vous pas pouvoir mourir ! Moi dépendre vous. Gagagaguiguigogogugu.
-Décidément, je ne te ferai jamais changer d’avis ! Adieu, Paul. Nous ne rentrerons pas ce soir.
-Gogoguégu ? Où vous allez ?
-Au cimetière… »

Les parents de Paul, âgés d’une cinquantaine d’années, claquent la porte de leur domicile. Paul reste insouciant, même si ses parents ne reviennent jamais… Cela dura des semaines, Paul ne restait qu’axé devant la télé, ayant quelques crises de nerfs par moments, pleurant, mais ne pouvant se détacher de ses occupations quotidiennes. Il n’était plus entretenu, ne mangeait plus, maudissait ses parents, mais personne ne se doutait de ce qu’il se passait. Un beau matin, Paul était mort. Au bout de trois ans, Paul fût retrouvé décomposé sur le canapé devant la télé. Que sont advenus ses parents ? Personne ne sait, mais d’après des rumeurs, leur mort ne serait que factice. Leur voiture fût retrouvée au fin fond d’un ravin avec aucun occupant. Tout laisser à penser qu’ils vivent désormais dans un pays ensoleillé.

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