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Canagang

par Romaric AUBERTIN

publié dans romaric aubertin , Nouvelle

Canagang

Une nouvelle Fantastique et Humouristique, un genre déjanté pour un fou rire garanti ! A ne pas lire si vous êtes anatidaephobe ! Bonne lecture à tous les autre ! ;)



Canagang



« Eh la vieille ! File-nous ton sac, ou on t’éclate !
-Mais ?! J’ai mes effets personnels là-dedans, et le peu d’argent que je possède. Vous voyez bien que je ne suis pas riche ! Pourquoi vous en prendre à moi ?
-T’oublie peut-être qu’ici, t’es chez nous ! C’est pas parce qu’tu trimballes dans un parc pour prendre l’air ou pour aller quelque part qu’ça t’donne l’droit d’passer sans payer ! Ici, on banque, qu’on soit pauvre ou riche, telle est notre règle. Si tu refuses, on va te rajouter quelques rides, t’as pigé ?
-Bon, bon, bon… Je vois que je n’ai pas le choix !... Mes maigres revenus me mettent dans la misère, je n’ai presque plus rien à manger, et vous me taxer le peu de biens qu’il me reste. Ah, c’est beau ça, la jeunesse ! Bande de petits voyous !
-On est plus à l’école, connasse ! Ferme ta gueule et voyons c’que t’as ! Eh, les gars, vous avez vu comment la vieille conne s’fout d’notre gueule ? Elle n’a qu’un vieux portable tout pourave !
-Il me sert au moins à rester en contact avec mes proches, alors si vous n’en voulez pas, redonnez-le moi !
-Non, non, non ! Tu crois qu’ça marche comme ça ? Trop facile ! Regarde bien la vieille, il est allumé ton portable ? Déjà, on marche dessus ! Ensuite, on enlève le cache de la batterie, et le tout à la flotte !
-Non ! Mon portable, mes numéros !!! Petit enculé !
-Ça t’suffit pas ? Eh les mecs, visez son manteau ! On la fout en pull en plein froid, elle va moins la ram’ner !
-Ouais, et avec quelques bons coups dans l’ventre pour lui apprendre à s’payer notre tête ! -Brisons-lui quelques côtes pour lui apprendre à prendre la côte ! »


Cependant, dans la mare où le portable a atterri, des canards se concertent dans les roseaux.

« Encore ! C’est le millième portable qui finit ici ! Mille dans le mois, c’est insupportable pour nos enfants, il faut faire quelque chose ! Ces cailleras polluent notre habitat !
-Ouais, mais vous avez vu combien ils se font ces enfoirés ? On pourrait créer notre gang ! Y’a que comme ça que ça marche chez les humains pour se faire comprendre.
-Ouais, mais nous, on ne revendique pas des biens, mais la tranquillité !
-Si tu veux la paix, prépare la guerre. On va libérer le coin de ces trous du fion, et croyez-moi, ça va pas sentir très bon ! Venez, mes frères ! »


Pendant que les vauriens tabassent la mamie et mettent son manteau en lambeaux, les canards encerclent les voyous. Leur meneur interpelle le caïd.

« Eh, gros con ! T’as pas fini de t’en prendre à cette vieille ?
-Oh qu’est-ce qui y’a, enculé ? Tu veux ta dose toi aussi ? Attends, j’vais t’réduire en miettes ! On m’insulte pas comme ça, enfoiré ! T’es où, lopette ? Tu t’caches car t’as la trouille ? Attends, on va t’trouver moi et mes potes ! T’vas moins faire ton malin quand on t’foutra la tête sous l’eau !
-Et ta tête tu l’auras dans ton cul, bouffon ! Je suis devant toi, mais t’as pas de cerveau, donc tu me vois pas !
-Tu t’fous d’ma gueule là ? Eh, les mecs ! Y’a qu’des canards ici ! Bottez leur le cul, ils m’font grave chier ! Tête de ma mère, j’te jure que si j’te trouve, p’tit con, j’te marave la gueule jusqu’à ce que tu pisses le sang d’partout et qu’t’aies plus d’dents !
-Bon, je crois qu’il est vraiment né sans cervelle… On passe à l’action, c’est toi qui va perdre toutes tes dents !
-Eh, mais ?! C’est quoi ces volailles agressives ! Eh, les gars, faut leur tordre le cou ! Aïe, mais ça fait mal ! Vous faites quoi les gars ?!
-Aaaaah, putain ! Ils m’ont crevé les yeux ! Aaaaaah, j’vois plus rien ! Sales crevards d’canards !
-Ils me pincent les doigts, ils me pincent les doigts ! Aaaaah ! Ils me pincent le cul, ils me pincent le cul ! Aaaaaah ! Ils me pincent le nez, ils me pincent le nez !!!
-Mes oreilles ! Ils se régalent avec mes oreilles ! J’vous entends plus les gars, aidez-moi ! J’peux plus communiquer !!!
-Mes vêtements, mes vêtements ! Ils massacrent mes vêtements ! Je suis bientôt tout nu, la honte !!! J’peux pas rester les mecs !
-Ils me piochent la tête, ils me piochent la tête à grand coup d’bec ! Putain, mais aidez-moi !
-C’est pas possible, ils mettent mes potes hors combat ! Sales chiens, j’vais vous bouffer un par un, vous m’le payerez ! Bordel, j’suis à terre ! Vous perdez rien pour attendre, j’vais vous tuer, j’vais tous vous tuer ! Vous entendez ? La nuque brisée !!!
-Oh, doucement, hein ? Je crois que nous sommes plus forts car plus nombreux que vous, alors, un mot ou un geste de plus, et nous vous massacrons sans pitié. Bien, maintenant que vous n’emmerdez plus mémé, tu diras à ton chef qu’on se pointera bientôt chez lui, alors qu’il se prépare à nous recevoir. Nous aurons sa peau, mais il n’aura pas nos plumes, le message est-il clair ? Alors, c’est oui ou c’est non ?
-Oui… Oui l’message est clair, connard ! Mais j’te jure, t’es mort ! L’patron il va t’plomber l’fion, t’vas finir en magret !
-Ne faites pas des promesses que vous ne pouvez tenir, ne vous l’a-t-on jamais appris ? Mais pour être sûr que tu te souviennes du message, et surtout, pour être sûr que tu le transmettes et évite d’emmerder les passants dans le coin, je vais te laisser un souvenir…
-Que… Qu’est-ce qu’il fait ? Eh ! Pas mon pantalon, enculé ! Non, pas mon slip ! Mais, il fait quoi ?! Non, pas ça ! Arrête, j’ferai tout ce que tu m’as dit, arrête ! Nooooon !
-Couïc ! Ca évitera que ta progéniture t’imite, car vois-tu, la nôtre se comporte plutôt bien, mais c’est vous, bande de rejetons, qui nous dérangez au plus haut point. Adieu, qu’on ne te revoit pas, ou on te prendra autre chose ! Canagang, repli ! »


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« Comment ?!? Vous n’avez pas ramené assez d’argent, et vous me sortez des excuses bidons ?!! Vous savez à qui vous parlez, au moins ? Bande de crétins ! Vous croyez vraiment que je vais gober vos bobards ? Puisque vous êtes responsables, mais que je suis clément, je vais vous laisser une deuxième chance… Toi, viens par ici !
-Il est sourd, il vous comprend pas ! Ces putains d’canards lui ont arraché les oreilles ! Il capte que dalle !
-Combien de fois vais-je le répéter, vous n’êtes pas des portables, merde ! Vous ne captez pas, vous entendez, bande d’abrutis ! Il faut tout leur dire, j’vous jure ! Pourquoi ai-je des hommes de main aussi misérables ? Même pas capables de compter jusqu’à cent, j’parie !
-Oui, ils nous ont mis en sang ces enculés !
-Putain, mais il est lourd, lui ! Bon, voilà le sourd ? Très bien, à présent, mon ami, je vais te laisser deux choix. Ou bien tu meurs, ou bien tu vis, que choisis-tu ?
-Je ne vous entends pas ! Ecrivez-moi !
-Pardon ? Plus fort, je n’entends pas ! Allons, que me dis-tu ?
-Ecrivez-moi ! Ecrivez-moi ! Je ne comprends rien ! Je ne lis pas sur les lèvres.
-Oh, c’est dommage, car il me fallait une réponse précise… Bon, puisque tu m’as donné une réponse erronée, je vais te rendre la monnaie de ta pièce. Et bam ! Un cadavre… Si vous ne reprenez pas le contrôle du quartier, et que vous ne m’amenez pas demain le double de vos larcins journaliers plus les intérêts, j’vous jure que vous finirez tous comme lui, c’est compris ? Et on m’répond quand j’parle !
-Oui, oui… C’est compris, on l’fera ! On les niquera, ces enculés de leur mère ! »


Tout à coup, les vitres volent en éclat et une nuée de canards entre dans la pièce.

« Pardon messieurs, désolé de vous déranger si tard le soir, mais il me semble que nous avons de gros problèmes de voisinage, et nous désirerions, en êtres doués d’intelligence, arriver à un accord nous permettant de vivre en paix les uns les autres.
-Putain, mais c’est qui ces types-là ? T’as fichu quoi dans la drogue ce mois-ci, hein ? Enflure ! Non seulement tu perds le contrôle de ton quartier, mais tu trafiques nos paquets de bonne dope ! J’sens que t’es prêt pour le cimetière mon gaillard !…
-Non, ils sont réels, j’vous jure patron ! Touchez-les !
-Bon, je vois qu’il n’arrive pas à émerger ce gros sac. On va devoir lui chier dessus. Puisqu’il a la bouche ouverte, vous savez où viser ?
-Ah, c’est dégueulasse ! J’ai des fientes dans la bouche !!! Bordel de merde, c’est quoi ces canards de malheur ?! Abattez-les ! Rôtissez-les ! Faites ce que vous voulez, mais dégagez-moi ces vermines de ma demeure !
-Bon, je crois que ces gens sont vachement impolis… On ne va pas avoir le choix les gars, on massacre leur chef, on fracasse ses sous-fifres, et on fait la fiesta ! »


Les canards fondent sur les hommes de main et leur font subir milles souffrances, tandis que le chef du gang est tué par des canards très en colère qui le font passer par la fenêtre.
Après avoir résous leurs problèmes, les canards font la fête dans la demeure de l’ancien chef de gang.

« DJ, fais péter les baffles ! On ouvre la grande Duck Party, on garde les nanas de cet ancien fumier puisqu’il les a payées pour la soirée, et on en voit de toute les couleurs ! On est les Canards Gangstas, et on va faire la loi à chaque malfrat qui menace notre habitat ! »

Et voilà que les canards déchaînent les enceintes en se dandinant dans la maison. Certains se prennent du bon temps à la chicha, d’autres boivent des bières, d’autres sont avec les prostituées, tandis que d’autres jouent au poker. Ca tousse, se trémousse, ravage la maison… Ils auront la gueule de bois au réveil, ça, c’est moi qui vous l’dis ! Et terminez en chanson avec ce petit refrain qu’ils ont entonné à l’ouverture de la Duck Party, sur un air bien connu.

 

C’est le gang des canards
Qui en sortant d’leur plumard
S’fument un gros pétard
Et gueulent : « Connard ! »


 

"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

 

 

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