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Argent, sexe et perdition

par Romaric AUBERTIN

publié dans romaric aubertin , Nouvelle

Argent, sexe et perdition

Une nouvelle de type Polar Sombre. Si vous avez le coeur bien accroché, lisez-là en entière, sinon, sautez la partie qui est dure !

Ames sensibles, s'abstenir ! Déconseillé au moins de 16 ans.


Argent, sexe et perdition

La matinée au commissariat fût plutôt calme. Nous entamons cette après-midi en toute quiétude, pensant que nous rentrerons chez nous détendus étant donné qu’il n’y a guère eu de travail difficile aujourd’hui. Seulement quelques interpellations de routine ( des voleurs mineurs, des vandales, ainsi que quelques vendeurs à la sauvette ), et un ou deux plus gros dossiers à traiter, rien de bien distrayant. N’étant pas occupés, nous parlons entre collègues, nous prévoyons des sorties pour le week-end qui commencera dès demain, car aujourd’hui, nous sommes vendredi. Nous cherchons à tromper l’ennui comme nous le pouvons, lorsque tout à coup nous sommes rassemblés en urgence dans la salle de conférence par le Commissaire. Une grosse affaire vient de tomber, nous allons être briefés.

« Chère équipe.
Comme vous le saviez peut-être déjà, nous avons eu vent depuis quelques temps d’une sorte de commerce sexuel. Beaucoup de personnes fortunées se ressemblent dans un endroit clos en toute illégalité afin de laisser libre cours à leur imagination et leur perversion, cependant, cela implique, d’après certaines sources, des prostituées, des filles mineures, des actes de torture, et de multiples autres faits répréhensibles. Notre mission est d’interpeller les individus qui s’adonnent à de tels actes, de protéger leurs esclaves sexuels afin qu’elles puissent témoigner lors d’un procès, et de mettre fin à ces atrocités. Des questions ? Bien, tous au voiture ! Gauthier, tu ouvriras le chemin ! »


Nous prenons place dans les voitures de police et partons, sirènes hurlantes, jusqu’à la discothèque Sun Pleasure. Nous encerclons le bâtiment, conformément aux ordres, forçons la porte, et entrons à l’intérieur, pistolet au poing, avec le Commissaire. Nous traversons l’accueil et la piste de danse, mais rien n’était à signaler. Le Commissaire ordonne la fouille complète du bâtiment. Nous investiguons les lieux sans trouver la moindre trace d’une orgie sexuelle. Déçus, nous nous apprêtons à quitter la discothèque, mais le Commissaire nous hurle de venir l’aider. Nous accourons, le pensant en danger, et nous sommes surpris de constater qu’il est dans une petite pièce interdite au public. Il nous dit qu’il a repéré une sorte de passage secret et aimerait qu’on trouve comment l’ouvrir. Nous passons toute la pièce en revue, cherchant même à tâtons une sorte de plaque de pression, et finissons par ouvrir un passage secret par le plus grand des hasards ! Nous décidons de descendre prudemment l’escalier qui s’offre à nous, il y a une porte en bas, il faut être très discret et rester aux aguets ! Qui sait ce qu’il y a derrière ? Nous remarquons que la pièce semble insonorisée car nous n’entendons aucun bruit, la porte permettant d’y entrer étant blindée, nous voyons cela comme une sorte de bunker… Est-ce là que des ignominies se produisent ? Nous allons bientôt le savoir ! Une fois correctement positionnés, nous ouvrons la porte d’un coup sec et crions aux personnes présentes de mettre les mains en l’air. Nous découvrons une vaste pièce, configurées d’une telle façon qu’elle permettait de nombreux endroits un peu intimes, où se déroule une grande fête sexuelle. L’air qu’on respire dans la pièce nous donne la nausée, c’est un mélange entre la transpiration, les odeurs corporelles dues à une activité sexuelle, l’urine, le sperme, la cyprine, mais également le sang, le souffre, le brûlé, la cigarette, le cigare, l’alcool, la drogue… Les principaux activistes sont des hommes d’une soixantaine d’années, tous nus, mais certains d’entre eux sont cagoulés avec des tenues sado-maso… Il y a aussi des hommes plus jeunes, d’une trentaine d’année, dont certains à moitié dévêtus, ainsi que quelques femmes riches aux âges variés. Tout ce petit monde d’une cinquantaine d’individus gravitait autour de quelques deux-cents femmes, filles, et même quelques garçons. Nous nous empressons de rassembler les salopards dans un coin, et leurs victimes dans un autre. D’après nos premières constatations, ce n’est pas du propre ! Il y a quelques personnes décédées suite à de mauvais traitements infligés, quelques blessés graves dans le coma, tout le reste ayant subi des sévices plus légers mais variés. Nous saisissons immédiatement le plus de preuves possibles à l’encontre de ces riches dépravés, mais je vais vous révéler exactement ce qu’il en est. J’espère que vous avez le cœur bien accroché, car nous, nous avons tous failli vomir notre déjeuner !

Parmi les objets saisis, il y a les grands classiques tel le fouet, le martinet, des ceintures et sortes de culottes destinées à des actes de torture, mais ça, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le reste est largement plus déplaisant, voire terrifiant. Nous trouvons une sorte d’objet ressemblant à un fléau avec une boule piquante miniature. Nous avons même trouvé la victime de cette folie : c’est une jeune femme qu’ils ont blessé à l’intérieur de la bouche en la forçant à mettre en bouche cet ignoble outil, avant de la frapper dans le dos avec et de lui introduire dans le sexe violemment en y retirant brutalement, lésant les parois vaginales. Un autre objet de torture qu’on a trouvé est une sorte de godemiché avec une pointe, une femme et une jeune fille ont été blessées par cet objet, la première dans l’anus, la seconde dans la vulve, mais une autre femme fût tuée par cet objet car ils lui ont percé les organes depuis l’intérieur en passant par l’utérus… On saisit aussi des câbles électriques servant à envoyer des décharges électriques sur la personne. Vous l’entourez avec, puis vous n’avez qu’à envoyer le jus pour faire souffrir votre victime. Nous avons décelé qui a subi ces mauvais traitements d’après les marques de brûlures infligés. Plus nous enquêtons, plus nos découvertes sont glauques. Ayant remarqué une sorte de statue sarcophage, nous décidons de l’ouvrir et trouvons une personne embrochée à l’intérieur. Cette sorte de machine est une dame de fer s’ouvrant par le bas. Une fois refermée ( et elle peut se refermer très lentement ), une sorte de lance pénètre l’’individu et le transperce de part en part, sortant par son cerveau. Une mort atroce, dont la souffrance est renforcée par les ergots sur la lance. Au niveau des autres objets saisis, il y a des outils de bricolages, des paires de ciseaux, des bouteilles d’alcool, des petits animaux de compagnie… La liste est longue ! Ces cinglés ont coupé les tétons de certaines femmes ou filles, d’autres se sont amusés à se prendre pour des chirurgiens en en incisant, d’autres ont entaillé certaines parties du corps de leurs victimes pour les pénétrer en s’imprégnant de leur sang, d’autres ont introduit des objets ou animaux dans l’orifice de leur esclave sexuel, les forçant à aller à l’hôpital pour sortir ces corps étrangers… Certains ont été piqués, de ce fait, par des serpents ou des mygales, d’autres ont eu des parties du corps, souvent sexuelles, rongées par des rongeurs… D’autres ont eu le privilège d’avoir un peu d’acide introduit dans la bouche, les oreilles, le nez, et autres partie ouverte du corps... Certains garçons ont même subi une pénectomie et tout ce qui s’en suit ! Une véritable boucherie !

Le Commissaire, dégoûté par tout ce qu’il a vu, ordonne à certains des policiers de s’en aller. Il demande à ce que seul moi et trois hommes restons. Il fait venir l’inspecteur Thibaut et ses deux hommes.

« Vous m’avez fait demander, Commissaire ?
-Oui, Inspecteur Thibaut. Constatez !
-C’est… Pire que ce que nous imaginions !
-C’est tout ce que vous trouvez à dire ?
-Que voulez-vous que je dise de plus, Commissaire ?
-Même pas un brin de compassion pour ces victimes, traumatisées à jamais, dont une partie aura des séquelles plus ou moins importantes à vie !!! Vous saisissez ?
-Qu’y puis-je ? Nous avons fait notre travail, non ?
-Ce que t’y peux ? C’est à cause de toi que tout est né !
-Je ne vous comprends pas ?!
-Scélérat ! Tu as fait disparaître des dossiers, tu as couvert ces dégénérés d’enfoirés bourré de thune ! Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ? Y’a que le pognon qui t’intéresse ? Regarde, admire ton chef-d’œuvre ! Et ce ne sont que les victimes que nous avons retrouvés, tu sais ce qu’ils ont fait à leurs anciennes ? Ils les ont éliminées, trucidées, brûlées, balancées à la mer, ou je ne sais quelle autre chose afin qu’on ne puisse jamais les retrouver ! Combien y en a-t-il eu ainsi, tu peux me le dire ? Non ! Car toi, tu ne parleras jamais ! Ça fait trois mois qu’ils agissent, trois mois qu’ils se rassemblent une fois par semaine ici, à cet endroit, et toi, toi, tu as été jusqu’à tuer l’un de nos informateurs ! Putain de menteur, tu ne vaux pas mieux qu’eux !
-Et tu comptes faire quoi, Rémi ? M’arrêter ? As-tu des preuves à mon encontre ?
-Ces policiers peuvent témoigner !
-Ce que tu es drôle ! Je ne pense pas, non ? »


Sentant les choses se gâter, nous dégainons rapidement et abattons deux des policiers félons. Thibaut se met à trembler de peur, comprenant que nous sommes tous résignés.

« Toi, Thibaut, tu vas gentiment pourrir avec ton groupe de pervers ! La prison est trop douce pour des malades dans votre genre, mais vous avez de la chance, le feu est purificateur !
-Tu ne vas quand même pas ?!
-Oh que si ! »


Le Commissaire renverse des produits inflammables et allume un incendie. Nous sortons rapidement, car la salle s’embrase très vite. Nous remontons en fermant le passage secret. Au dehors, le Commissaire prend un air paniqué et ment à ses hommes.

« C’est affreux ! Un feu s’est déclaré, allumé par un des interpellés qui ne souhaitait pas de procès ! L’Inspecteur Thibaut est resté à l’intérieur avec ses hommes ! Ils sont enfermés, pas moyen de rouvrir le passage secret qui s’est refermé après notre sortie ! Appelez vite les pompiers, il faut les aider !!! »


Quelques heures plus tard, nous repartons au Commissariat dans la voiture du Commissaire qui nous donne quelques explications.

« Vous vous en doutez, motus et bouche cousue ! Je ne pouvais me permettre de laisser de tels salopards s’en sortir ainsi, et peut-être recommencer un jour ou l’autre. L’Inspecteur Thibaut était un traître, et vu ce qu’il avait permis, il méritait autant que les autres d’être ainsi puni. Parfois, il faut savoir être plus justicier que policier. Nous ne sommes pas des héros, nous sommes des gens conscients qui remettons les choses en ordre, quitte à devoir commettre des actes répréhensibles ! La protection de la société est notre priorité, je suppose que vous ne pleurerez pas cette bande de détraqués ?! Je vous fais confiance, vous êtes les rares qui ne soyez pas corrompus car vous avez été mutés récemment. Restez comme vous êtes, vous êtes valeureux ! Et pour terminer, je n’ai qu’une chose à vous dire : Bienvenue à Paris, là où les crimes ne sont pas de simples délits ! »

"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

 

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