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Le Crépuscule de l'Humanité

par Romaric AUBERTIN

publié dans Romaric AUBERTIN , Nouvelle , Science-Fiction

Image tirée de Google Images: http://www.wallfizz.com/art-design/paysage-virtuel/3410-crepuscule-WallFizz.jpg

Image tirée de Google Images: http://www.wallfizz.com/art-design/paysage-virtuel/3410-crepuscule-WallFizz.jpg

Je me réveille d’un bond, transpirant, encore choqué par l’image que j’ai eu sous les yeux. J’hurle, je suis secoué de spasmes et gestes de peur, je décoche sans le vouloir un coup de poing à ma femme qui tente de me calmer. Elle s’inquiète de ma santé, de mon état mental, elle pense que je défaille, que je devrais consulter, mais je ne suis pas fou quoi ! C’est juste que mon esprit est remué par des songes chaque jour plus étranges, des songes qui semblent être si tangibles, comme si je les avais déjà vécus : mon Dieu, pourquoi suis-je torturé par mon psychisme ?
Je me rallonge, apaisé, serrant dans mes bras la femme que j’ai tant aimée, et tente de me rendormir, la tête posée contre sa poitrine, me lovant comme un bébé auprès d’elle. Mais tandis qu’elle s’endort en un éclair, moi, je me ressasse sans cesses les images que j’aperçois dans mes rêves.

Une période morose, un cataclysme, moi qui meurt dans une inondation… Cet infernal film se réitère sans cesse en mon esprit ! Je me souviens avoir vu récemment, à la télé, une histoire de cet acabit avec quelqu’un qui disait avoir revécu une guerre fort antique qu’il n’arrivait même à dater précisément, si ce n’est qu’elle devait avoir quatre siècles de retard…
Nous sommes en deux-mille quatre-cent cinquante-neuf, comment cela est-il possible ?!? Je fouille parmi mes souvenirs jusqu’à trouver, sans rêver, des bribes d’un passé enfoui dans ma mémoire. Quoi ? D’où viennent toutes ces scènes que je méconnais ? Cela a eu lieu à une époque bien éloignée de la nôtre, c’est impossible que je puisse avoir tout cela ancré dans ma mémoire ! Je parviens néanmoins à trouver le sommeil, mais demeure troublé par ces choses que je ne saurai décrire.

Le lendemain, en me promenant dans la campagne avec mon détecteur de métaux pour trouver un peu d’or qui me permettrait d’arrondir nos fins de mois, je découvre des bijoux antiques dont j’espère tirer un bon prix, et mets également la main sur un vieil ouvrage écrit dans une langue ancienne que je suis cependant capable de décrypter puisque j’ai, par l’intermédiaire de pirates, pu accéder à des connaissances interdites au commun des mortels. C’est alors que je découvris une aberration du monde antique : on faisait des bébés avec son sexe ! Comment cela est-il possible puisque le sexe est un outil de plaisir, comment le ventre d’une femme peut-il supporter qu’un bébé s’y loge et s’en nourrisse ? Cela ne la tue-t-elle pas donc tel un parasite sur une plante ? Les hommes d’avant étaient de vrais sauvages !!! C’est alors qu’un souvenir ressurgit des méandres de mon inconscient et je me vis dans une salle d’accouchement, aux côtés d’une femme qui n’était pas ma femme mais que je semblais connaître. Elle accouchait d’un bébé, un petit garçon, j’en étais si fier ! J’en avais les larmes aux yeux et embrassais mon épouse sur les lèvres. Puis à nouveau la période sombre qui s’ensuivit et ce cataclysme qui m’emporta dans les abysses de la Mort.
Accablé par ces choses appartenant aux temps anciens, un vieux sage noir s’approche de moi alors que je suis agenouillé, pleurant tel un enfant, et me dit d’un ton calme et posé :
-Lève-toi, fils du passé. Ce qui était est conservé, le présent n’est qu’une aberration, le futur n’est plu. Nous sommes tous les images de nos fantômes, résultats du crépuscule de l’humanité qui a sombré en ses heures les plus terribles. Meurtres, guerres, cataclysmes : partout il n’y a eu que folie destructrice qui entraîna la fin du monde tel que nous l’avions connu, et nous voilà, nous, telles des petites fourmis maintes fois clonées, à perdurer dans de nouveaux corps mais dont une partie de la vie a été entamée.
Mon ami, nous ne sommes que les spectres de nous-mêmes, doit-on se réjouir de vivre, ou préfèrerait-on la mort qui nous avait jadis emportés ?
Ses paroles me firent comprendre que mes souvenirs appartenaient à un autre moi, ayant vécu il y a de çà des siècles auparavant. Je le remercie pour l’éclaircissement de ma situation, c’est alors qu’il semble perdu et me demande ce qu’il a bien pu me révéler ? A croire que le processus de clonage d’où nous semblons tous provenir a laissé des séquelles qui nous troublent dans nos identités. Et c’est en homme ayant perdu son identité que je chemine en quête de vérité, bien qu’elle soit à présent bien survolée.



"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

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