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Le Marcheur de Barnabé

par Romaric AUBERTIN

publié dans Romaric AUBERTIN , Nouvelle , Steampunk

Image tirée de Google Images: http://4.bp.blogspot.com/-tfiY7yunOXI/UaPPvOodOiI/AAAAAAAADrU/6xqLcTG3Vi0/s1600/Fresque_Steampunk_Geekopolis_fin.jpg

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Depuis un mois l’oncle Barnabé s’est enfermé dans la grange attenant à notre ferme, un mois qu’il pourrit dans ce vieux bâtiment abandonné qu’il a condamné pour que personne ne l’épie durant ses folles activités, mais quelle mouche l’a piqué ? Il n’en sort que très rarement et a installé un système de sécurité autour de ce vieux bâtiment dont le bois est rongé par les vers, il risque sa vie dans cette vieille grange insalubre, que peut-il donc faire de si important en pareil endroit ? On s’est tous posés la même question, et c’est pour cette raison que toute notre petite famille s’est amassée devant son entrée pour le supplier de nous revenir.

On siège devant les doubles-portes verrouillées, on tambourine à la porte : aucune réponse. Inquiets, on laisse notre grand-père, son père donc, prendre la parole.

-Barnabé ! Barnabé ! Sacrebleu, bougre d’idiot, ne pourrais-tu pas donner de la voix qu’on vérifie si tu es toujours des nôtres ? On se bile pour toi, ne nous ferais-tu pas l’honneur de nous accorder un brin d’importance ? On est ta famille quand même, ne sois point égoïste à jalousement garder pour toi le secret de ton existence !

Les haut-parleurs extérieurs grésillent subitement, on s’attend à une réponse de la part de ce cher oncle Barnabé, mais ce mufle ne nous donne guère le loisir d’ouïr son timbre et nous laisse torturés par un sifflement des plus stridents. Nous bouchant les oreilles à l’aide de nos mains, nous sentons le sol trembler sous nos pieds tout en percevant, dans le vacarme assourdissant, des cliquetis et bruits d’engrenages mécaniques, apportant une mélodie fort métallique s’inscrivant en parfaite harmonie avec la confuse cacophonie. Nous concertant du regard, on intellectualise vaguement ce qu’a pu confectionner l’oncle Barnabé : notre curiosité ne tarde à être assouvie car la grange, sous les chaotiques soubresauts vibratoires amenés par la machine qu’il a érigée, se dandine sur ses fondations et s’écroule tel un château de cartes.
Toussant car incommodés par la poussière qui s’en découle ( un mélange en grande partie constituée de terre et de suie ), les yeux qui piquent et ne voyant pas grand-chose, nous distinguons tout de même l’ombre d’un robot sur ses deux jambes dressés qui nous toise du haut de sa stature. Ce bipède mécanique doit bien faire une dizaine de mètres ! Le nuage de poussières se dissipe progressivement, et c’est là que nous en prenons plein les mirettes en contemplant la splendeur des reflets cuivrés de l’engin qu’a fabriqué l’oncle Barnabé. Notre grand-père ne peut s’empêcher de s’exclamer devant telle création :
-Mon cher Barnabé, force est de te tirer ma révérence ! Chapeau pour ton automate, tu nous vends du rêve mon fils !
La situation l’oblige donc à s’incliner en guise de respect devant l’automate en retirant son haut de forme qui couvre son crâne que la calvitie n’a pas épargné. L’oncle Barnabé, enorgueilli par l’attitude de son révèrent père, lui rétorque grâce au système de communication qu’il a implanté sur le robot :
-Mon père, ceci n’est que ma modeste contribution en vue d’un monde plus moderne, un monde en évolution constante qui ne doit tendre qu’à un souci de perfection et d’amélioration constante. Ne voyez en ce bijou de technologie, ou devrais-je dire, de prototype haut de gamme, qu’un outil de travail des plus sophistiqués pour des travaux requérant force, précision, hauteur... Les immeubles n’en seront que plus aisés à confectionner, les modestes paysans que nous sommes aurons enfin un nom dans le domaine des sciences. Je pense être votre fierté, me trompé-je ?

Un peu pompeux l’oncle Barnabé, mais on lui pardonne : c’est notre inventeur de génie !



"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

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