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Les Nouveaux Gladiateurs

par Romaric AUBERTIN

publié dans romaric aubertin , nouvelle

Les Nouveaux Gladiateurs

Cette nouvelle est à classer en genre SF/Drame. On espère qu'un jour le monde ne virera pas comme ça, que l'argent ne permettra pas tout !...

Les Nouveaux Gladiateurs

« Allons, allons ! Debout là d’dans ! Remuez votre gros cul et à la douche ! Quinze minutes, pas plus ! Après c’est récréation générale en plein soleil, et croyez-moi mes gaillards, vous avez intérêt à suer, de manière à reprendre une bonne douche bien glacée ! »

C’était six heures. Comme chaque matin, cet enfoiré de gardien se mettait à brailler et à taper avec sa matraque sur les barreaux des cellules pour nous réveiller. On était entassés comme des rats dans des endroits trop étroits. Que foutions-nous ici ? Nous nous le demandions. Du jour au lendemain, on nous avait balancé là, dans ce trou à rats, nous séparant de tout ce qu’on avait connu. Hommes et femmes, vieux et enfants, crapules et honnêtes gens, fous et mentalement sains, nous avions tous été mis dans le même panier. Un beau matin, les policiers étaient arrivés dans notre quartier, ils nous avaient tous embarqués, nous forçant à nous tasser les uns contre les autres, puis ils nous avaient transportés dans cette prison désaffectée. Ils l’avaient réarrangée pour nous accueillir, et nous ne savions pas pourquoi ils désiraient nous punir. Nous étions traités comme des terroristes, pire que des animaux qu’on emmène à l’abattoir ! Tous les jours, ils en prenaient certains d’entre nous pour les torturer, les violer, les violenter, les frapper, s’en servir de punching-ball, ah ! Mais qu’avions-nous fait ?! Me voilà forcé de suivre la marée humaine qui part aux douches, tous nus, tous serrés les uns contre les autres. Les gros pervers en profitaient, et les gardiens laissaient faire ! La violence régnait en maître dans cette prison ! C’était la loi de la jungle, et en parlant de jungle, on s’y croirait ! Nous étions tous dénudés, comme si notre pudeur nous avait été arrachée, comme si plus rien pour nous ne comptait. Et dire que nos ancêtres adulaient ce qu’ils appelaient futur ! S’ils avaient imaginé ce merdier, ils se seraient bien tus ! On nous douchait rapidement à l’eau glacée, nous propulsant de puissants jets d’eau sur le corps, ne faisant même pas attention à nous, risquant de nous blesser avec ces saletés de douche mal réglées ! Puis on ouvrait des doubles-portes qui donnaient lieu sur une cour grillagée désertique. On suait, on souffrait, pas un coin d’ombre où s’abriter, pas une seule goutte d’eau à avaler, rien que la chaleur étouffante de ce désert où le maître mot était l’aridité. Les tensions étaient nombreuses, les bagarres étaient courantes, mais en chacun de nous le désir de révolte se faisait de plus en plus grand, malheureusement, rien n’était possible. Les gardes étaient trop nombreux, surentraînés et trop armés pour que nous puissions les attaquer et nous échapper. Si nous le faisions, nous y passerions tous ! Mais à quoi tout cela rimait ? Pourquoi nous maintenir dans ces misérables conditions ? Avait-on fauté contre l’Etat ? Pas à ce que nous sachions ! Alors, c’était quoi le problème ? Mais ce matin-là, un imprévu se produisit. Des camions vinrent tous nous charger et nous emmenèrent on ne sait où. En arrivant, on comprit qu’on était dans une autre prison, mais celle-là était pire que ce que nous connaissions. Nous arrivions dans la reconstitution d’une jungle et devions survivre à tous les dangers pendants un semestre. Les plus forts en sortiront, les plus faibles mourront. Nous fûmes séparés en plusieurs clans différents et devions protéger nos frontières sous peine de devoir sacrifier l’un des nôtres. Bien entendu, comme vous pouvez l’imaginer, on prit bien le soin de séparer les familles afin de les forcer à s’affronter, et on punissait horriblement ceux qui osaient s’entraider alors qu’ils étaient de clans opposés ! C’était un génocide comme je n’en avais jamais vu, et pour quelle raison faisait-on cela ? Tout bonnement pour amuser les riches gens qui s’ennuyaient. Je m’en suis réchappé, et aujourd’hui la situation s’est inversée ! On a capturé le plus de riches possible, puis nous allons les forcer à mener des guerres de clan avec les armes les plus incongrues et les plus cruelles qui puissent exister. Ils vont chèrement payer ce qu’ils nous ont fait ! Etes-vous prêt pour cette nouvelle saison de votre émission de télé-réalité préférée ?

"Ce texte a été déposé et est protégé en vertu de l'article L. 111-2 du Code de la propriété intellectuelle, loi du 1er juillet 1992."

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